Academic debates and the complexity of the hydroxychloroquine controversy

Dans le contexte pandémique actuel, toutes les disciplines tentent de montrer qu’elles peuvent contribuer à une meilleure compréhension de cette situation unique. La sociologie et les STS ne font pas exception mais nous pensons que pour être perçues comme crédibles, elles doivent veiller à ne pas remplacer l’analyse symétrique et impartiale d’un paysage complexe d’acteurs et d’institutions par une prise de parti pour un seul acteur du débat. Une telle confusion ne peut que discréditer les sciences sociales. Nous pensons donc qu’il est important de commenter les récentes déclarations « académiques » de Laurent Mucchielli sur la controverse française entourant l’utilisation de l’hydroxychloroquine, car elles soulèvent un certain nombre de questions de méthode sur la pratique de la sociologie et des STS en temps de crise sociétale et sur la manière la plus appropriée d’analyser les controverses scientifiques et publiques. Se concentrant sur le «big pharma» comme seule cause sous-jacente de l’opposition aux idées du Dr. Didier Raoult, l’analyse de Mucchielli ne décrit pas les camps opposés dans la polémique. Il néglige également le contenu technique des nombreux arguments échangés entre les différents protagonistes dans le domaine de la médecine clinique au plan international et fournit une analyse très simpliste de l’organisation de la recherche biomédicale. De façon plus surprenante, il favorise le traitement particulier du virus proposé par le Dr Raoult, alors qu’il s’agit là d’une question d’ordre scientifique qui doit être tranchée par les méthodes appropriées du domaine et ignore totalement ce que les études STS nous ont appris sur les controverses scientifiques et publiques au cours des quarante dernières années.

 

VEUILLEZ NOTER QUE LA NOTE DE RECHERCHE EST RÉDIGÉE EN LANGUE ANGLAISE.

Ce contenu a été mis à jour le 26 novembre 2020 à 11 h 13 min.