Pratiques et rhétoriques de l’internationalisation des sciences

L’exploitation des données du « Web of Science » par Marion Maisonobe et al. apporte une vision nouvelle de la géographie mondiale des disciplines. L’accroissement des collaborations scientifiques va de pair avec une densification inattendue des échanges intranationaux, alors qu’il est souvent interprété comme un signe de l’effacement des contextes nationaux.

Étudiant l’évaluation des risques liés au clonage animal, Pierre-Benoit Joly montre quel’harmonisation globale des sciences réglementaires se heurte à un ensemble de règles qui portent la marque des histoires nationales et/ou régionales. L’évaluation des biotechnologies aux États-Unis et en Europe relèverait d’une « internationalisation divergente ».

Le soutien public accordé en France au domaine des nanosciences et nanotechnologies s’inspire de nombreux exemples étrangers. Séverine Louvel et Matthieu Hubert examinent le « travail d’édition » indispensable pour construire la pertinence politique nationale de ces exemples internationaux.

L’internationalisation de la recherche se réalise à travers le développement et l’exploitation des grands équipements scientifiques. À partir de l’étude de la mobilité des ingénieurs et chercheurs chargés de leur construction comme de la mobilisation des grands organismes européens, Vincent Simoulin reconstruit la dynamique générationnelle des synchrotrons.

À l’aide d’une analyse sociohistorique de huit associations internationales en sciences sociales, Thibaud Boncourt voit, dans l’internationalisation de la recherche, une « ressource » susceptible d’être mobilisée dans le cadre de rivalités scientifiques à différentes échelles.

Pour Morgan Jouvenet, l’avènement d’un « régime climatique » mondial contribue à transformer la dynamique transcontinentale de l’« ice core science », domaine de recherche au croisement de la glaciologie et de la paléoclimatologie.

Ce contenu a été mis à jour le 5 mai 2017 à 11 h 07 min.